Samedi, nous avons profité des quelques rayons de soleil pour découvrir Melbourne. Nous avons marché jusqu’au quartier de Fitzroy. C’était un passage obligé pour déposer quelques CV pour notre recherche fastidieuse et vaine de petits boulots.
– Fitzroy –
Situé au nord de Melbourne, le quartier est accolée au CBD. Il est facile d’accès car plusieurs lignes de tramway desservent les rues principales. On dit qu’il y a 9430 habitants, ce qui nous paraît peu (c’est moins que Bourg-de-Péage ok, mais quand même). Ce qui est tout de suite frappant, c’est que nous quittons un CBD élégant et vitré, piquants de buildings hauts et une skyline presque attendrissante pour tomber tout de suite dans une petit village. Toutes les banlieues sont ainsi : une rue principale avec des deux côtés des maisons basses, dans un style victorien. Comme une impression de décor en carton-pâte d’un vieux western. On s’y sent bien. Les maisons sont belles et réconfortantes. On y voit la vie de famille que tout australien doit rêver (contre quelques centaines de milliers de dollars car le quartier est hyper prisé!).
Transition ouvrière – hipster
Côté ambiance, on est dans le cœur du hipster-bobo-gayfriendly. Les messieurs aux manteaux 80′ amples et aux couleurs fades, les bonnets légèrement retroussés et les cheveux longs, négligés et tombants… Les dames aux jeans à taille haute couleur bleu ciel, les cheveux avec des mèches violettes et les grosses lunettes rondes bien trop grosses pour leurs petits visages. On vient ici comme on est. Historiquement, le quartier de Fitzroy est un foyer privilégié pour la classe ouvrière. Les usines d’antan ont été converties depuis en appartements cozy et hors de prix, des lofts d’artistes… Un exemple classique de gentrification.
Une découpe ethnique
Chaque ville a ses communautés réparties par quartier. A Paris, la subtilité est légère avec un quartier chinois et un ancien quartier juif. On ne compte pas le quartier des Bretons du XVème arrondissement car il date de la fin du XIXè siècle. On a eu beau vivre à Montreuil (surnommée la Bamako-sur-Seine, car elle serait la deuxième ville du Mali, il n’en est rien en réalité); l’exemple de Melbourne est beaucoup plus frappant.
Le bas de la rue de Brunswick est attitrée aux populations d’Afrique. Plus on remonte, et plus la communauté vietnamienne est visible. On y trouve également quelques restaurants latins (espagnol – mexicain).
Carlton est lui réservé aux Italiens. Restaurants, gelateria, pâtisserie… On ne pense pas que tous les restaurants soient tenus par la communauté italienne car sur certains écriteaux nous tombons sur des petites perles : « Nous ne parlons peut-être pas italien, mais nous servons un cocktail au Martini à se damner« . On parlera plus tard des autres quartiers car il y a tant à dire.
Il y a de tout sur Fitzroy pour faire la fêter, dîner entre amis ou en famille, vaquer à ses occupations du dimanche, s’évader grâce au street art et ses ruelles cachées décorées et parées de leurs plus belles couleurs, faire quelques boutiques. Ici, la vie se concentre. Mais elle se concentre dans une certaine simplicité. Pas de rapidité, pas de stress, pas de gens qui poussent, les Australiens sont assez relax dans la vie. Ils attendent aux passages piétons avec une véritable discipline de maître. Ils ont le sourire facile. Ils s’excusent. Décidément, on peut vivre comme ça sans en souffrir pour autant. Une bonne leçon que nous devrions apprendre !