Troisième semaine au bout du monde.
Nous nous sommes habitués très rapidement à cette ville étonnante. Melbourne est simple et radieuse, elle est parfois mystérieuse. Toujours un endroit nouveau à découvrir, toujours un détour dans une impasse ombragée. L’odeur du café sur le pas de la porte, le bar rooftop avec vue sur les buildings, une librairie associative sur la poésie, tout laisse à croire que Melbourne souhaite se dévoiler avec douceur.
La recherche de la colocation
Nous écumions depuis plusieurs semaines les sites d’annonces : Gumtree, FlatmateFinders; les groupes Facebook spécialisés pour la location : FairyFloss, Melbourne French Team… Nous avions hâte d’arriver pour découvrir la ville et voir dans quel quartier nous poserons bagages. Nous avons jeté notre dévolu sur l’appartement de rêve. Situé en plein cœur du CBD, au sein d’un centre commercial vaste, nous avons trouvé notre chambre en colocation. L’appartement est de taille raisonnable et la chambre confortable. Nous avons une grande baie vitrée, un placard suffisamment grand pour accueillir les affaires de Madame, et une porte d’accès à la salle de bain. Au 45ème étage de l’immeuble, une longue piscine de 25 m, et une salle de sport avec une vue incroyable sur Melbourne. Nous avons visité l’appartement le lendemain de notre arrivée : à 12h nous échangions avec la locataire, à 13h30 nous le visitions et à 14h50 nous recevions l’accord de la propriétaire. Il est peut-être plus cher que ce qu’il y a sur le marché (et encore!) mais nous nous sentons bien, nous avons toutes les commodités nécessaires et nous sommes au cœur de Melbourne.
La recherche d’emploi
Avoir trouvé notre petit nid nous a permis d’établir nos recherches d’emploi et d’effectuer un rayon d’acceptabilité. Nous avons fui Paris car nous étions tributaire des transports en commun, nous ne voulions pas revivre la même chose ici. Sur un rayon de 30 mns (seuil maximal d’acceptabilité), nous sommes partis en quête de travail. Dans un premier temps via les sites classiques : Gumtree, Seek… Là encore les groupes Facebook et l’ entraide entre Français sont très utiles. Il permet d’avoir des pistes, des postes que les Français partagent lorsqu’ils démissionnent… Dans un second temps, armés de nos CV, nous commencions du porte-à-porte. Notre recherche n’a pas été des plus simples. Nous sommes en recherche d’un emploi, dans une ville et un pays nouveaux, nos expériences sont peu fiables pour un Australien qui demandent spécifiquement des références (#Referees). Il faut aussi concevoir qu’en tant que PVTiste, vous n’êtes pas désirable : votre visa arrête une durée maximale de six mois au sein d’une entreprise. Vous êtes donc voués à faire ce que les Australiens ne veulent pas faire : serveur, housekeeper, ou travailler sur les chantiers… Selon le travail, la paie peut être excellente : les chantiers sont éreintants et mieux rémunérés : jusqu’à 30 $ de l’heure. Au contraire, serveur est souvent mal rémunéré, souvent au noir et des abus sont tolérés par les masses travailleuses. Être serveur implique également d’être en extra avec des horaires variables et demeurer disponible 24/7 auprès du patron.
Au bout de deux semaines, nous n’avons eu que très peu de pistes fiables. On dit que dans les grandes villes, il est de plus en plus difficile de travailler. Les managers que nous rencontrons nous ont dit qu’ils n’avaient pas besoin de nous pour l’instant – septembre étant un mois très calme – mais qu’ils garderaient nos CV pour novembre. La belle affaire! Aucun appel, aucun essai, nous nous déplacions tous les jours à pied. Un jour, nous avons fait près de 20 kms à pied entre Malvern et le CBD et rien. Les écriteaux sont rares, les managers jamais présents…
Nous avons décidé de continuer de cibler les établissements recherchant de la main d’œuvre car sinon on aurait été forcé de balancer 50 CV par jour à l’aveuglette. Nous avons décidé de postuler au culot et d’envoyer notre candidature à une entreprise franco-australienne, connue dans le CBD pour y vendre ses pralines, amandes et noix de macadamia caramélisées. L’entreprise Chooh Lala nous a contacté pour proposer d’abord un poste à Aurore en tant que vendeuse. Elle a commencé ses essais hier et pour l’instant tout va pour le mieux. La directrice m’a contacté lundi pour commencer les essais la semaine prochaine. Ainsi, nous allierons notre passion de la cuisine et notre curiosité pour ce nouveau champ d’activités. Ce n’est peut-être pas le mieux rémunéré, mais comptons sur cette expérience pour apprendre.
La recherche du bonheur
On ne sait pas si le bonheur est ici mais en tout cas, nous nous sentons bien. Ce qui est marrant, c’est qu’après avoir vécu deux années à Taiwan, nous nous sentions incapable de vivre sur du long terme dans ce pays. Trop de chocs culturels, trop d’incompréhensions, trop de différences. Ici, nous n’aurions pas de mal à y vivre. Est-ce le fait que la ville et le pays se sont bâtis sur des bases civilisationnelles mixtes ? Un melting pot culturel et ethnique. Un gloubi-boulga culturel.
On voit déjà nos familles réagir à ces quelques lignes et PAS DE PANIQUE ! On ne prévoit pas de rester ici car nous sentons la distance psychologique d’être au bout du monde. La terre en bas à droite de la mappemonde qui ne connaît que pour voisin la Nouvelle Zélande et la Papouasie Nouvelle-Guinée.
Photo hyper-sympa! Et vous vous zavez l’air hyper-sympas Aussie!
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