Un week-end à Adélaïde

Cap sur Adélaïde, capitale de l’État de l’Australie du Sud située à environ 750 kilomètres de Melbourne. Avec ses quelques 1,3 millions d’habitants, la ville se situe sur la cinquième marche du podium des villes australiennes. A l’instar de beaucoup de villes australiennes, la construction d’Adélaïde s’est faite sur un étalement urbain qui lui vaut une superficie actuelle de 1800 km², soit près de dix fois plus que celle de Paris. On a tout de suite cette impression d’étalement, la skyline d’Adélaïde est d’ailleurs quasi inexistante.

Adelaide Architecture

La naissance d’une ville

Et si on connait à la ville ce doux nom d’Adélaïde, c’est grâce à la reine consort (1792-1849) et épouse du roi Guillaume IV qui n’a connu qu’une bien maigre postérité.

Queen Adelaide

La ville fut fondée en 1836 par des colons britanniques libres, et c’est là une des rares exceptions car bien trop souvent les villes de colonie étaient fondées par des bagnards. La conception de cette ville est particulière et unique, en effet le centre-ville est bordé de grands espaces verts et de parcs. Cette décision vient directement de son concepteur, le colonel William Light qui imagina un maillage carré avec des boulevards larges et des grands espaces verts autour.

On dit également que la ville s’est construite dans un esprit de tolérance. Tolérance religieuse, car les premières populations arrivant à Adélaïde étaient des communautés religieuses souhaitant mettre en place une économie dans le respect des catégories sociales : agriculteurs, artisans, gens de la finance… D’autre part, tolérance sociale car l’Australie du Sud a été le deuxième État du monde a appliqué le droit de vote des femmes en 1894. Et enfin tolérance politique, car la ville a permis l’élection de femmes au cœur de son établissement politique et l’État a été le premier à avoir un gouverneur Aborigène en 1976.

Adelaide Church

A la ville comme à la campagne

Beaucoup nous ont dit avant notre escapade qu’une drôle d’atmosphère se dégageait de cette ville. C’est calme, c’est reposant, c’est la ville et pourtant le fonctionnement est comme à la campagne. Les gens sont posés, accueillants voire parfois un peu bizarre. Les magasins ferment tôt et même le dimanche et le lundi. Et on peut le dire que tout s’avère presque vrai.

Oui, on a l’impression d’être dans une ville de province, calme et non stressante. Ici, on prend le temps. D’ailleurs, la ville est tellement accessible à pied qu’on l’appelle « la ville des vingt minutes » car la majorité des sites touristiques se situe dans un rayon d’une vingtaine de minutes. On prend son temps, et c’est ce qui nous a la plus frappé dans cette ville car nous avons rencontré un nombre incroyable de personnes garées sur les parkings faisant face au coucher de soleil. Tous observaient ce spectacle. Ils allaient et venaient avec leurs véhicules et prenaient le temps de recharger les batteries avant de rentrer chez eux.

Architecture Adelaide

Oui, la ville a des infrastructures qui ferment plus tôt et même le week-end. Impensable à Melbourne – bien que les Melburnians restent très attachés à la fameuse balance vie privée / vie professionnelle – à Adélaïde il n’a pas été simple de trouver des restaurants ouverts le dimanche voire le lundi. D’ailleurs, Adélaïde n’a pas été la plus généreuse en petites adresses et malheureusement nous retenons qu’une seule adresse lors de ce séjour, le restaurant Peter Rabbit. 

Oui, il est vrai qu’on constate une concentration d’énergumènes un peu plus nombreuse qu’à Melbourne ou Sydney. Ce qui nous permet de faire la lumière sur un terme australien désignant des individus au comportement, aux habits, au langage peu approprié. Ce terme extrêmement péjoratif de bogan faisant partie de la langue australienne depuis le début des années 1970 désignera ce que l’on pourrait appeler « beauf » voire pire « cas sociaux ».

La ville vaut le détour et est une vraie invitation à la découverte.

Le TOP 5 d’Adélaïde

#1 Louer un vélo gratuit

La ville a développé un système gratuit de mise à disposition de vélos à la journée avec de nombreux prêteurs au cœur du CBD. Laissant un passeport pour caution, nous prenons vite possession de notre monture (location incluant le prêt d’un antivol et d’un casque car le port du casque est obligatoire dans l’État de l’Australie du Sud). Un vélo, comme dans n’importe quelle ville, facilite la vie pour partir à la découverte.

Toutefois, et c’est l’une des interrogations sur la ville d’Adélaïde, tout n’est pas toujours accessible pour les vélos et parfois les camions ou autres bus passent à ras des cyclistes. La célèbre balade sur North Terrace n’est pas accessible en vélo par exemple, on doit donc se contenter de déambuler sur un axe fréquenté. Encore une fois, comme nous avions déjà fait le constat à Paris avec les Vélib’ ou Autolib’, le bien public – lorsqu’il est accessible facilement accessible voire même gratuit – et très souvent mis à sac par des comportements d’usagers peu délicats. Les vélos d’Adélaïde tiennent la route mais on sent les montures fatiguées.

#2 Une balade historique et culturelle sur North Terrace

Haut lieu touristique à Adélaïde, il faudra absolument découvrir les différents bâtiments culturels et historiques qui jalonnent la longue avenue de North Terrace. Nous y accédons par l’est, à quelques mètres de la rue commerciale de Rundle Mall. Vous commencerez par l’Université du South Australia et d’Adélaïde dont les campus gigantesques occupent une superficie importante de l’avenue.

Mention spéciale pour le Bonython Hall à l’architecture gothique qui a été légué par Sir John Langdon Bonython afin d’officier les cérémonies prestigieuses de l’académie.

Passez après par le Elder Conservatorium de la Musique, bâti à la fin des années 1880. Les lieux ont des airs d’abbaye. Enfin, le Mitchell Building, premier bâtiment érigé pour accueillir les étudiants de l’Université d’Adélaïde en 1879 clôturera cette courte mais riche marche au sein du campus universitaire.

North Terrace Adelaide

Qui dit lieu de culture, dit musée, et la ville s’est dotée de deux beaux ouvrages à quelques mètres de ses universités. Le premier, l’Art Gallery of Australia, ouvert en 1900 et revêtant des airs de temple grec. Le musée accueille en ce moment une collection de peintures impressionnistes du Musée d’Orsay. Jouxtant le premier établissement, le South Australia Museum, Musée d’Histoire Naturelle regorgeant de trésors australiens tels qu’une imposante météorite de 2.5 tonnes et vieille de 4500 millions d’années et une collection riche sur l’Art aborigène.

Art Gallery South Australia

#3 Se mettre au vert aux jardins botaniques

Quelle bonne idée de marcher dans les allées de ces jardins botaniques. Nous y étions en hiver donc la végétation n’était pas la plus luxuriante et beaucoup d’ouvriers œuvraient à l’entretien du parc, mais il vaut le coup d’oeil.

Étendu sur plus de 51 hectares, on lui doit la vie grâce à notre bon cher colonel William Light. Un peu comme à Melbourne, où La Trobe se battait pour créer des espaces verts, on s’est acharné pour ouvrir un espace où chaque Adelaidean pourra se promener, pique-niquer ou tout simplement faire son sport. Une verrière importée d’Allemagne en 1875, The Palm House, est actuellement en rénovation jusqu’en novembre mais l’édifice est somptueux. Un autre bâtiment plus récent a recréé une forêt pluviale sur quelques mètres.

#4 Faire des emplettes à Rundle Mall

La rue piétonne est très intéressante dans sa conception architecturale. Elle mélange à la fois des chefs d’œuvre de l’histoire d’Adélaïde et d’autres catastrophes de béton (le bâtiment du KMart est révoltant de laideur). On trouve exactement le même échantillonnage de boutiques que sur la Bourke Street de Melbourne ou une autre rue commerçante de Sydney. Pas vraiment d’intérêt mais Rundle Mall est le cœur névralgique si vous comptez faire quelques petites emplettes rapides.

#5 Terminer à la plage de Henley ou Glenelg

Vous aurez accès à de très belles plages depuis le centre-ville en une trentaine de minutes en bus. Nous avons pris le bus pour accéder à la plage de Henley, charmant petit banc de sable peu fréquenté en cette journée hivernale mais ô combien ensoleillée.

Et vu que nous sommes courageux – et peut-être inconscients, oui – nous avons décidé de continuer notre balade à pied et de regagner la plage de Glenelg située à sept kilomètres de là. Balade intéressante, sur un front de mer merveilleux au soleil couchant et avec quelques pélicans comme seuls témoins de notre inconscience. Quelques tronçons néanmoins sont monotones car cachés par les dunes et longeant un parc de mobile-home.

Glenelg Beach Adelaide

Glenelg n’est pas très joli, ça ressemble à une grosse station balnéaire écrasante et bétonnée mais une rue commerçante avec quelques restaurants peuvent valoir le déplacement. Retour à Adélaïde plus rapide depuis Glenelg car la ville est desservie par l’unique ligne de tramway.

Et allons plus loin

Car il y a d’autres endroits qui valent le coup. Citons par exemple une courte balade au cœur d’un jardin japonais à l’Himeji Garden. Ouvert en 1985 afin de célébrer les relations bilatérales qui unissent Adélaïde et la ville japonaise d’Himeji, le jardin respecte un aménagement traditionnel japonais tout en prenant en compte les caractéristiques climatiques de la ville d’Adélaïde. Petit point d’eau, chemins pavés de pierre, et la fameuse mer de sable (kare-senzui) qui invite le visiteur à imaginer l’immensité de la mer et de ses continents.

Vous pouvez aussi constater une richesse architecturale dans le quartier pavillonnaire de North Melbourne. Ces ruelles huppées ont enfantées des maisons imposantes et à l’architecture étonnante. Nous aimons ces grands manoirs qui ressemblent à des maisons de maître ou à ces demeures très proche des maisons de Dinard. Un esprit vacances qui s’impose à nous tout naturellement. Une balade à vélo où vous pourrez vous arrêter de temps en temps pour lire les plaques informatives apposées aux maisons aux histoires diverses.

Adelaide

Adélaïde a été une très belle découverte, et nous avons eu un peu de mal à la quitter. D’autant que nous avons visité pour notre dernier jour l’incroyable péninsule de Fleurieu (article en cours!).

2 commentaires sur “Un week-end à Adélaïde

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