Nous avions besoin d’évasion et de repos et nous avons été servis avec cette escapade de deux jours dans le parc national de Dandenong. Situé à environ une heure de Melbourne, le parc offre une multitude de balades pour tous les niveaux. Parait-il que la région est belle sous n’importe quelle saison, nous avons particulièrement aimé la couleur des arbres sous cette belle journée automnale.
Pour y accéder, vous devrez prendre un train jusqu’à Belgrave et de là plusieurs sentiers de randonnées sont accessibles soit à pied, soit par bus. Mieux vaut profiter pleinement de la région et louer une voiture. Comme à notre habitude, nous louons chez Atlas, petite agence située sur Lonsdale Street et qui offre des véhicules de bonne qualité pour un prix imbattable : 41$ pour deux jours (kilométrages illimités, péages non inclus). Alors oui, c’est un peu long, il se peut que vous n’ayez pas de véhicule car les vendeurs ne sont pas très débrouillards et donnent les véhicules selon la demande et en dépit des réservations prises (merci bien pour ceux qui prévoient et réservent – comme nous par exemple). Nous ne passons que par eux car les prix sont hyper compétitifs, car nous avons été jusqu’à 200$ la location sur la même durée pour notre première location avec AVIS.
Trouver des informations sur la région de Dandenong n’est pas la chose la plus aisée. Peu de références sur le sujet et pourtant la région est connue pour la qualité de ses balades et de ses magnifiques routes forestières. Venir à Dandenong, ça se prépare! Nous avons fait l’amère expérience de venir une première fois, après notre visite du Sanctuaire de Healesville et nous n’avions rien trouvé d’intéressant. Les sentiers et autres balades sont assez secrets et les indications sont quasi nulles.
Le point de vue de Kalorama
Nous avons décidé de commencer par le nord du parc et de descendre petit à petit sur les différents sites et autres balades. Arrivant en début de matinée au point de vue de Kalorama, vous pourrez apprécier un panorama sur la campagne avoisinante.
Le Dandenong Ranges a été officiellement décrété parc national en 1987 afin de préserver plus de 3200 hectares de forêts primitives, d’arbres fougères et d’eucalyptus regnans. La production de bois a été naturellement une source de richesse pour les habitants de la région. Le bois était coupé et traîné par des bœufs puis plus tard chargé dans des locomotives afin d’être transporté puis vendu à Melbourne
Les chutes d’eau d’Olinda
Situées à deux kilomètres du premier arrêt, vous pourrez vous garer sur un parking pour accéder à la chute d’eau d’Olinda. Un sentier descendant avec des eucalyptus regnans vous donnera le tournis. En effet, l’arbre est l’un des plus hauts spécimens. Le plus grand a été mesuré en Tasmanie en 2008 et évalué à 99 mètres. Le tronc est long, plutôt imposant, à la couleur clair, toutefois quelques troncs peuvent avoir une couleur chaude et dorée. L’écorce se détache en lanière et laisse une impression de véritable jungle.
Passez votre chemin quand vous arriverez à la cascade et sa vue d’en haut, il n’y a tout simplement rien à voir. Préférez le chemin qui descend et qui vous offrira une vue agréable. Aménagement australien oblige, une passerelle sur la cascade pour arriver à une plateforme.
Dandenong Ranges Botanic Gardens
A la sortie du parking de la cascade d’Olinda, prenez à gauche, vous continuerez sur une route forestière pendant quelques centaines de mètres et très vite vous longerez les jardins botaniques du parc national de Dandenong. Autrefois connu sous le nom de Rhododendron Garden, les jardins ont été rebaptisés en 2017 sous l’appellation commune (et plus vendable) de « Jardins Botaniques ». Très grande fréquentation pour ce parc – et particulièrement des touristes chinois… – mais l’espace est si grand que nous ne ressentons pas ou peu l’affluence.
A partir de l’entrée, une balade en boucle sur près de 5000 mètres est possible et vous donnera accès à une quantité d’arbres, plantes et une vue magnifique sur les monts du parc national. Le jardin couvre une superficie de près de 40 hectares et tenait son nom de Rhododendrons grâce à la présence de plus de 30 000 spécimens sur cet espace bien entretenu.
Le climat à Dandenong est très humide et toujours frais. Généralement on a 5 degrés de différence avec la capitale Melbourne. C’est extrêmement appréciable quand il fait très chaud l’été et que les différents villages du parc national voient débarquer une horde de citadins échauffés. La région comptabilise également un taux de pluviométrie plus important que ses voisines : 1200 mm par an (deux fois plus que Paris ou Melbourne). Ces conditions favorisent tout particulièrement la croissance de la végétation locale, renforcées par un sol argileux riche en acides. Des espèces européennes, asiatiques et américaines sont observables au sein de ce parc. Rhododendrons ou azalées, cerisiers du Japon, les érables, les liriodendrons, les protéas, les eucalyptus, ou les fougères, les arbres ont vêtu leurs plus belles couleurs pour l’automne.
Vous terminerez la balade par un joli lac avec quelques bancs pour un parfait moment de détente (ou pas, merci aux touristes chinois!)
Horaires : de 10h00 à 17h00 (entrée gratuite)
Alfred Nicholas Memorial Gardens
Reprenez la route pour continuer vers le sud, vous passerez par le petit village de Sassafras et vous tournerez à votre gauche au bout du cinquième kilomètre sur la fameuse Sherbrooke Road.
Bienvenue aux jardins d‘Alfred Nicholas (1881-1937), marchand fortuné qui a commercialisé la formule de l’aspirine sous le nom d’Aspro, avec l’aide de son frère Georges Richard Rich Nicholas (1884 – 1960). Il acheta les terres pour y bâtir sa résidence d’été en 1929. La conception de ses jardins a été confié à Percival Travasis, dit Percy, nommé paysagiste en chef. Malheureusement, Alfred n’a pu profiter que peu de temps de sa splendide maison à l’architecture art déco car il décéda en 1937. Par la suite, la maison nommée la Burnham Beeches Mansion, devint un hôpital pour enfant lors de la Seconde Guerre Mondiale, puis un institut de recherches médicales et vétérinaires puis enfin un hôtel entre 1981 et 1992. Depuis cette date, la maison reste inoccupée et tombe petit à petit en ruines.
Le jardin est gigantesque et en dénivelé. Il faudra un peu de patience et d’endurance pour atteindre le petit point d’eau en contre-bas. Encore une fois, l’endroit est très fréquenté le week-end (amis chinois…) mais il vaut le détour.
Horaires : 10h00 à 17h00 (toute l’année sauf pour Noël / entrée gratuite)
La cascade de Sherbrooke
Située à 500 mètres des jardins d’Alfred Nicholas, vous continuerez votre balade dans une forêt d’eucalyptus regnans et de fern gully impressionnante. Une balade qui vous en coûtera une quarantaine de minutes aller-retour et à la fin une vue sur les chutes d’eau de Sherbrooke. Pas les plus belles, le lit de la rivière/cascade est rempli de feuilles, de troncs fins… Soit un castor un peu bordélique s’est amusé, soit un torrent récent vient d’engloutir toutes les feuilles mortes de la zone. Amateurs de pique-nique, vous pourrez vous sustenter avant de commencer votre balade, un espace aménagé avec un barbecue collectif n’attend que vous.
Le panorama de Burkes Lookout Reserve
Si vous souhaitez avoir une vue sur la plaine de l’Etat du Victoria avec une vue dégagée jusqu’à la skyline de Melbourne ou sur la baie de Port Philip qui sont pourtant distantes de plus de 40 kilomètres, il vous faudra gagner le point de vue de Burkes Reserve. Lorsque vous arriverez, il vous faudra prendre le chemin de gauche qui descend en lacet jusqu’au panorama (environ 10 minutes de marche facile).
Shopping aux Dandenong
On n’est pas des grands fans du shopping quand nous partons en escapade, car généralement – il faut être honnête – les villes en dehors de Melbourne sont assez laides et proposent toujours la même organisation : une route principale avec d’un côté des concessionnaires automobiles, de l’autre côté Mc Donald’s, Subway et KFC côte à côte, et un peu plus loin les deux gros supermarchés de la ville. De part et d’autre des maisons faites de bric et de broc, très basses et aux fenêtres minuscules. Rien de bien épanouissant et ce n’est pas là qu’on trouvera des cadeaux à ramener… Sauf que pour une fois, nous avons trouvé quelques boutiques qui valaient le coup.
- Olinda Collective : boutique qui vend de tout. Un espace à l’arrière du magasin entièrement dédié à des babioles de seconde main nous a intéressé. Presque un souvenir de braderie. On trouve de la vaisselle, des livres, des machines à écrire; et pas chers en plus. (ouvert de 10h à 17h tous les jours – 5/540 Mount Dandenong Tourist Rd, Olinda)
- Quirky : petit bouiboui aux beaux vêtements et à la décoration élaborée. C’est cher, mais il ne faut pas s’arrêter là. Il passe du Billie Holiday, des cartes postales sont vendues, tout comme des boutons dans une vieille malle surannée. (359 Mt Dandenong Tourist Rd, Sassafras)
- Seven Pages : très belle boutique, située à quelques mètres de de Quirky, où l’on trouve divers produits, des vêtements, des créations visuelles, des livres… (ouvert de 10h30 à 17h00 – 355 Mount Dandenong Tourist Rd, Sassafras)
Où loger ?
La région pullulent de gîtes en tout genre. Du moins bon à l’exceptionnel, nous avons choisi de mettre un peu plus cher pour une fois, dans notre lieu de villégiature car nous avions besoin de nous reposer. Nous avons trouvé sur Airbnb, un cottage mignon et indépendant à l’architecture atypique situé dans la commune d’Olinda, nous avions à notre arrivée un panier gourmand pour notre petit-déjeuner, le poêle était allumé et la chaine HI-FI résonnait. Une chambre en contrebas, et à l’étage un coin salon-jacuzzi avec vue sur la nature. Les propriétaires (bien que notre relation n’était que par mail et texto) ont été charmants, nous ont avertis de l’early check-in et du late check-out qu’ils nous ont accordés.
Prix : 170€ la nuit pour deux.
Merveilleuse balade! Ces Anglo-saxons savent toujours embarquer mieux que personne, des amoureux de la nature un peu domestiquée pour des voyages bouillants de rêves.
Une petite précision: les frères Nicholas ont su donner à l’aspirine inventée par l’allemand Bayer en fin de XIXe siècle un nom commercial célébrissime, Aspro. Concernant ce précieux médicament, ils ont donc profité de la défaite de l’Allemagne et ne peuvent être crédités d’une quelconque découverte: Bayer a perdu ses droits de propriétés en même temps que l’Allemagne a perdu la guerre. Les Nicholas furent donc d’habiles commerçants, avant d’être philanthropes. Sont-ce là les rachats … de bonne conscience que les capitalistes fortunés offrent au grand public?
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Merci pour cette précision d’historienne. Je m’en vais directement corriger cette inexactitude!
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