Dans notre précédent article, nous vous partagions nos immanquables pour la visite de la ville de Nantes. Une visite qui partait des douves paisibles du Château des Ducs de Bretagne en passant par l’artère commerçante du passage couvert de Pommeraye.
D’autres sites valent le détour et méritent qu’on s’y arrête. Ces points d’intérêt sont tous situés au cœur du centre-ville de Nantes et peuvent être intégrés lors de votre prochaine visite. Nous vous proposons aujourd’hui de partir à la découverte de sites plus intimes mais non moins importants pour le coeur nantais. Le long d’une balade pédestre de 2 kilomètres, suivez le fil d’une autre ligne, celle d’une Nantes vibrante et chic. Il s’agit là de notre premier article consacré aux #ParcoursNantais.
Point de départ: la place GRASLIN
Le quartier Graslin, chic et cossu, tient son nom de son imposant théâtre aux colonnes corinthiennes. Son architecture a été pensée par Mathurin Crucy à la fin du XVIIIè siècle. Sa conception architecturale est inspirée indirectement des théâtres inaugurés dans les mêmes années, celui de Bordeaux, de l’Odéon ou encore celui de Besançon. Le Théâtre de Graslin a eu la chance de connaître deux soirs d’ouverture au cours de son histoire. La seconde fut à la suite d’un incendie important qui détruisit l’édifice, un soir d’été 1796. Il fallut attendre une quinzaine d’années afin de voir les bâtiment se reconstruire (de nouveau par Mathurin Crucy !).
Continuez votre route en passant devant la célèbre brasserie La Cigale, ouverte en 1895, qui est une véritable institution nantaise de l’art-de-vivre à la française. Cette brasserie ouverte tous les jours sur une amplitude horaires de 7H30 à 0H30 est régulièrement prise d’assaut par la clientèle exigente du centre-ville. Le décor chargé de la brasserie a vu les plus grands noms se rassembler tels que les suréalistes Prévert ou Breton, mais également Jacques Demy qui y tourna quelques scènes de son film Lola au début des années 1960.

Vous arriverez ensuite au Cours Cambronne, square tout en longueur qui est parcouru de deux bâtiments se faisant face. Nous sommes là dans la quintessence de la bourgeoisie nantaise. Historiquement, les lieux étaient le refuge de la congrégation catholique des Capucins. Fouler cette allée de 180 mètres, c’est parcourir le verger des Capucins. Racheté durant la Révolution française, la Ville s’occupe de sa réhabilitation architecturale en confiant le projet à … Mathurin Crucy (toujours lui !).

Quittez le Cours Cambronne par la rue des Cadeniers. En passant, faites une brève incursion dans la rue Gresset pour apercevoir le saute-mouton, célèbre oeuvre de Jérémie Rigaudeau installée dans le cadre du Voyage à Nantes. et déjà évoquée dans notre article consacré aux devantures commerciales artistiques.

En route vers le quartier Dobrée
Remontez jusqu’à la place Jean V où vous tomberez sur un édifice tout à fait étonnant. Le Musée Dobrée est composé d’un imposant manoir datant du XVè siècle et d’une tourelle digne des plus demeurres irlandaises les plus mystiques.
Initialement, les lieux avaient un attachement religieux important car il fut le tribunal suprême de l’évêque de Nantes puis la résidence d’été des évêques de Nantes et abrita par la suite le séminaire des prêtres irlandais jusqu’aux premiers jours de la Révolution Française. Thomas Dobrée fit l’acquisition des bâtiments en 1862 afin d’adjoindre un lieu de vie culturelle en rassemblant ses collections et son lieu de résidence. Le musée Dobrée a été le témoin du vol de l’écrin du cœur d’Anne de Bretagne en 2018, retrouvé très rapidement et restitué à l’institution culturelle. L’édifice est actuellement en rénovation pour plusieurs mois dans le cadre d’un redéploiement de l’activité culturelle du Musée Dobrée. Ouverture prévue en 2021.
Continuez votre route en passant par le gentil square Louis Bureau donnant sur la façade du Musée d’Histoire Naturelle de Nantes. Nous y avons fait une visite, il y a quelques mois au cours de laquelle nous avions découvert la passionnante histoire de Narcisse Pelletier. Si vous êtes fans des musées, nous vous conseillons d’y faire un arrêt, les expositions sont de qualité, autant pour adultes que pour enfants et il abrite un impressionnant squelette de baleine long de 18 mètres.

Engouffrez-vous dans la rue Kleber qui vous fera passer devant la devanture rustique et mystérieuse du restaurant réputé Le Grappillon, puis devant les oeuvres de street-art signées Toqué Frères « La vie est belle et vous êtes comme elle » et « La vie est miracle, profitez bien« . Tout un programme !
En redescendant la rue Racine, vous passerez devant le primeur coloré du Fruitier (au 22) et Bio Nantes (au 18 de la même rue). Aux abords de la rue Scribe, vous pouvez admirer l’immeuble de la Caisse Générale des Accidents à l’architecture Art Déco magnifique. Regroupant des appartements de standing et des bureaux de Nantes Métropole, sa façade s’inspire des belles façades d’hôtels particuliers parisiens. Repérez l’oeil au sol le long de la ligne verte et levez les yeux, des oeuvres du Voyage à Nantes se cachent dans ce coin-là!
ARISTIDE BRIAND : LE RADISSON BLU
Un peu plus loin, vous remonterez la délicieuse rue Franklin en passant par l’Amiral (autre oeuvre de Rigaudeau) puis par le chocolatier Guerlais, le traiteur Brison (que nous avions choisi pour notre mariage en 2016), et la fantastique boutique des merveilleux de Fred.

En remontant vers la place Aristide Briand, vous arriverez face à un colosse de l’architecture néoclassique. L’ancien Palais de Justice inauguré en 1852 fut d’abord la réunion des principales institutions judiciaires de la région de Loire-Inférieure : palais de justice, prison et gendarmerie. Il est aujourd’hui un hôtel de luxe, de la chaîne internationale Radisson Blu et comptant plus de 140 chambres et suites. Il abrite également Dans le Noir ? Nantes, le restaurant où l’on mange dans l’obscurité totale, guidée par des serveurs non ou malvoyants. Coup de coeur éternel pour ce concept que nous avions eu la chance de promouvoir lorsque nous étions à Melbourne : nous avons ouvert le restaurant australien et avons fait vivre pendant près de deux ans cette aventure inclusive inoubliable.
FIn a la PLACE ROYALE
En redescendant par la rue Lafayette, vous aurez à l’angle de la rue Crébillon, l’une des portes imposantes du Passage Pommeraye, que nous évoquions dans notre précédent article. Vous terminerez sur la place Royale conçue par notre ami Mathurin Crucy qui a été endommagée pendant la Seconde Guerre Mondiale et reconstruite à l’identique. Conçu dans le style architectural de la Reconstruction, et dotée d’une imposante fontaine symbolisant la relation étroite de la ville avec son fleuve et la mer, la place fut longtemps un sens giratoire puis devint piétonne au début de l’année 2007.